Pépin-Guillaume Manjolo Buakila est le ministre de la Coopération internationale, intégration régionale et francophonie du Gouvernement Ilunga Ilunkamba. Par le passé, il a occupé de multiples fonctions au sein du ministère des Affaires étrangères dans le gouvernement Tshibanda. Au cours d’un entretien sans tabous avec Opt1mum magazine, il livre sa vision des enjeux et défis de son méga-ministère.
Opt1mum : Excellence, quelles sont vos priorités dans ce ministère stratégique pour notre pays ?
Excellence Pépin-Guillaume Mandjolo Bwakila : Il y a des réformes structurelles de grande envergure. Je me permets même de vous en livrer la primeur : (1) la création des antennes de coopération près les missions diplomatiques de la République Démocratique du Congo, (2) le déploiement des fonctionnaires sur toute l’étendue du territoire national à l’instar d’autres services de l’État, (3) la construction du bâtiment du Ministère avant la fin du mandat, (4) l’autonomie financière du Ministère à travers les prélèvements ad hoc à l’aune de la Contribution communautaire pour l’intégration (CCI), (5) la révision et l’actualisation de tous les cadres de coopération et (6) le Forum annuel sur les Etats Généraux de la coopération.
O : La RDC est au cœur de plusieurs enjeux et fait l’objet de convoitise à cause de ses potentiels dans tous les domaines. Comment la coopération internationale peut-elle constituer un paravent contre les menaces diverses et surtout un levier de développement ?
E.P.M.B. : Sous l’impulsion diplomatique du Président de la République, nous allons renforcer la coopération régionale, selon une cartographie susceptible de garantir nos intérêts. Il faut assurer une participation forte et efficiente de notre pays dans la stratégie d’intégration et dans les zones de libre-échange. Ensuite, en synergie avec les provinces, je compte organiser un forum qui réunirait toutes les parties prenantes de la partie Est, notamment les gouverneurs des provinces limitrophes de l’EAC, les opérateurs économiques et les diplomates congolais dont les juridictions couvrent les États membres de l’EAC. Enfin, nous allons solliciter des partenaires comme les États-Unis d’Amérique pour la mise en œuvre effective du « DODD &FRANCK ACT » dont un paramètre porte singulièrement sur la traçabilité de matières premières en plus d’une vraie opérationnalisation des mécanismes de la CIGRL.
O : Notre pays est entouré par neuf voisins qui ne sont pas tous dans une dynamique pacifique avec la RDC. Quelle est votre stratégie pour maintenir un climat de paix dans la sous-région ?
E.P.M.B. : Pour maintenir un climat de paix dans nos différentes zones, notre stratégie se situe à 3 niveaux. Nous devons œuvrer sans relâche sur l’application stricte de la Loi DODD-FRANCK qui permet de rompre le lien consubstantiel entre le commerce des minerais de sang et le financement des rebellions protéiformes. Le retour de la paix passe par la mise en place d’un plan dynamique de diplomatie agissante avec certains pays frontaliers, dans le respect de notre souveraineté. Ce qui permet de mettre en conjonction les intérêts de certaines puissances et les aspirations profondes du peuple congolais. Enfin, sur le plan sécuritaire, notre stratégie consiste à appuyer le dispositif de sécurité en renforçant nos services de sécurité et en amont, l’anticipation suppose une task-force de veille stratégique, c’est-à-dire la réunion des experts dans chaque domaine pour une meilleure vision géostratégique.
La rédaction